La ville intelligente

Définir  la ville intelligente, c’est déjà se demander ce qu’est l’intelligence !
L’étymologie traduit une « faculté de compréhension », une « aptitude à relier des éléments » (CNRTL).

Une ville intelligente est alors une ville qui a la capacité de prendre en compte, de traiter des informations et des éléments à la fois hétérogènes, intrinsèques et extrinsèques lui permettant dans sa réflexion comme dans sa capacité de décision de répondre et de s’adapter autant aux besoins personnalisés des usagers qu’à l’intérêt général (social, économique et écologique). 

Ouverte
& collaborative
Inclusive
& sociale
Durable &
responsable
Numérique
Résilience
& adaptative
Maligne à
impact positif
Citoyenne &
participative

Une ville intelligente peut alors être définie comme un territoire dont les infrastructures tant matérielles que servicielles sont conçues de façon :

  • À être résiliente et capable de s’adapter dans une optique transversale de durabilité à la fois environnementale, sociale et économique.
  • À ce que chacun y trouve sa place, soit informé et acquière les moyens de répondre à ses aspirations.
  • À ce que chacun puisse participer, s’engager et co-construire la ville.
  • À favoriser les échanges (sociaux, culturels, économiques,..) à l’intérieur du territoire tout en s’ouvrant vers l’extérieur.  
  • À développer une considération du numérique et des données dans leur dimension pragmatique, créatrice de valeur, et en les considérant avant tout comme des outils qui permettent une intégration dans l’écosystème à la fois respectueuse et durable, qui favorise l’inclusion, la participation et le bien-être de ses usagers.

Adapté du vocabulaire scientifique (Holling, 1973), une ville résiliente est un territoire qui a à la fois la capacité d’absorber et d’assimiler une perturbation et celle de retrouver ses fonctions suite à cette perturbation.
La configuration des infrastructures et des services proposés sont alors conçus dans une perspective de durabilité, d’intégration respectueuse dans l’écosystème afin d’acquérir dans la ville : 

  1. La faculté de se relever d’une crise,
  2. La capacité à produire un impact neutre (sur l’environnement) ou un impact positif (social, économique, écologique) et ainsi diminuer son impact négatif.

 

Pour certains, la résilience est ainsi la condition nécessaire à la durabilité (Folke et al, 2002 et Klein et al 2004).

L’adjectif « responsable » appliqué à un territoire s’appréhende au travers de son double sens : 1) en amont de « l’acte » avec une prise de décision qui, dans son processus, met en avant une volonté d’être le garant de l’intérêt général et 2) en aval de « l’acte » en assumant les conséquences de la prise de décision.
Une ville responsable cherche alors volontairement à agir dans le respect et la prise en compte du bien être et de l’intérêt général de la société et de l’environnement tout en étant, dans le même temps, une ville qui assume les conséquences tant positives que négatives de ses actions et décisions.
 

Responsables de ses habitants, les actions et la prise de décision des villes intelligentes sont réalisées à partir d’un traitement et d’une analyse des données pragmatique cherchant à servir l’intérêt général.

La ville intelligente est également en charge de la diffusion de la connaissance et de l’information de telle sorte que chacun de ses usagers puisse être en mesure d’accéder à tous les droits et services dont il bénéficie.

Une ville collaborative est une ville ouverte, à l’écoute de ses usagers et de ses « partenaires ». Elle place l’inclusion sociale au coeur de ses préoccupations et met tout en oeuvre pour donner les moyens à ses usagers de s’y sentir inclus, écoutés et considérés. Mais c’est aussi une ville ouverte vers l’extérieur, qui développe différents types d’échanges avec les territoires qui lui sont plus ou moins proches. Cette ouverture va naturellement de pair avec une conception collaborative de la ville. 

La sharing city, qui met en avant le partage et la collaboration est un élément clé dans la ville intelligente telle que nous la concevons. En effet, cette caractéristique fait référence au travail en commun, à l’intelligence collective qui nait de la collaboration et du partage. 

  • Collaboration entre les différents acteurs de la ville au travers par exemple de lieux de co-working, de l’utilisation de co-voiturage ou d’autres plateformes d’échanges mais également au travers d’associations facilitant l’entraide et l’inclusion sociale. 
  • Collaboration du citoyen avec sa ville au travers d’une participation et d’une implication citoyenne qui va au-delà d’une vision électorale. La participation citoyenne allant de pair avec l’écoute et la prise en compte de la vision et des besoins des usagers, la ville intelligente se co-construit dans un processus d’intelligence collective.
  • Collaboration économique et logistique favorisant la circularité et la fonctionnalité avec une optimisation des flux dans un objectif de réduction de l’impact. 
  • Collaboration avec les territoires extérieurs à la ville dans la recherche d’une soutenabilité écologique, sociale et économique au profit de l’intérêt général.

Si l’objectif de la ville intelligente est de contribuer au bien-être de ses usagers au travers de ses décisions et actions, cela nécessite que ces dernières soient mises en oeuvre à partir d’informations, de données hétérogènes et complémentaires permettant une réflexion « éclairée ». 

Pour cela, le numérique et Internet doivent être considérés comme des outils permettant de répondre à ces problématiques de durabilité, d’inclusion sociale et d’informations « éclairées ». Les données qui sont captées, traitées et analysées sur le territoire urbain doivent ainsi permettre à l’usager d’être informé, de participer à la vie de la cité ou encore d’orchestrer à sa guise ses activités quotidiennes. 

Cependant, les risques liés à l’utilisation de la technologie ne peuvent être occultés tant ils sont présents dans les préoccupations des usagers (notamment la captation et l’utilisation de données personnelles, la reconnaissance faciale,…). Dans une ville intelligente, ces risques doivent alors être pris en considération non seulement dans le développement et la configuration des infrastructures mais également dans la manière d’informer et de communiquer sur les innovations mises en place. L’acceptabilité sociale de l’innovation étant une condition nécessaire à la réussite d’un projet de ville intelligente.